La généralisation de l’accès au collège puis l’allongement des scolarités parallèlement à l’étalement urbain et à l’augmentation du travail féminin ont modifié les besoins des familles en matière d’hébergement des élèves. Depuis le milieu des années 1990 la demi-pension est devenue majoritaire et accueille les deux tiers des élèves. La proportion d’internes a été divisée par trois entre 1970 et 2000. Après une augmentation de 39% à 52% due notamment au développement de la scolarité au collège entre
1970 et 1990, sous le double effet de la démocratisation et de la croissance démographique la part des externes semble se stabiliser autour de 30%. Elle est peu plus élevée en formation professionnelle que dans l’enseignement général ou spécialisé, sans doute en raison d’un âge moyen plus élevé en terminale. Mais si l’on ajoute internes et demi-pensionnaires la proportion d’élèves fréquentant les restaurant scolaires le midi est toujours supérieure à 60%.
L’offre d’internat est globalement un peu moins importante dans les établissements publics que dans le privé, principalement en raison d’une moindre densité des établissements privés qui ont de ce fait une aire de recrutement plus large, mais aussi parce que l’internat contribue du point de vue des parents à une meilleure éducation. Pour les établissements de second cycle les proportions sont inversées, particulièrement pour les lycées professionnels.
La répartition dans l’espace des collèges publics avec internat reflète pour une large part les contraintes topographiques. Ce sont les départements ruraux de montagne qui ont les réseaux les plus denses d’internat. A l’opposé des départements ruraux aux reliefs modérés ne proposent aucun internat (Eure, Yonne, Indre ou Gard).
L’internat en LP,
un service associé quasi-généralisé.
Les aires de recrutements des lycées professionnels varient en fonction de la rareté des sections proposées, mais chaque établissement dispose au moins d’une section à recrutement départemental ou régional et parfois national. En conséquence, les élèves peuvent résider à une distance de l’établissement incompatible avec des navettes quotidiennes voire hebdomadaires. L’internat n’est pas aussi présent dans les métropoles des départements les plus peuplés. D’une part certains établissements proposent principalement des formations de proximité, et pour les autres l’hébergement peut être assuré par un établissement proche, par exemple dans le cas des cités scolaires.
Des catégories qui ne rendent pas compte de toutes les modalités de vie des élèves.
Les trois catégories utilisées (externe, 1/2pensionnaire et interne) ne traduisent que le statut administratif du type d’hébergement de l’élève et n’informent pas forcément objectivement sur le lieu de résidence de l’élève. Tous les élèves externes ne rentrent pas au domicile parental tous les soirs, ils peuvent être hébergés chez d’autres membres de la famille ou dans un foyer. Certains élèves de second cycle vivent en colocation plus économiques que les internats du privé à l’initiative de familles. Des jeunes s’installent avec leur compagne ou compagnon dans le cadre de cohabitations juvéniles. Une partie des demi-pensionnaires ne le sont que de manière fictive et mange le midi en dehors de l’établissement.
Un impact potentiel sur les choix professionnels
Une étude des projets d’élèves d’un collège rural de la Sarthe (Rouault, 1978) a montré que les fils d’agriculteurs internes abandonnaient le projet d’être agriculteur avant la fin de l’année de cinquième alors que leurs camarades externes maintenaient très majoritairement ce projet y compris en troisième.
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Mise en ligne : 10 Mai 2019 Mise à jour le 06/08/2021