Les fractures sociales dans l’enseignement supérieur

Une population étudiante en décalage avec la sociologie générale.

Comme cela a déjà été constaté dans les pages consacrées à l’enseignement secondaire, au décrochage scolaire, les processus d’évaluation, d’orientation et de validation de la réussite scolaire entraîne une érosion des jeunes d’origine défavorisée au cours de la scolarité. Le processus se reproduit après le baccalauréat, à l’entrée dans les études supérieures. Les bacheliers des séries professionnelles sont peu nombreux à poursuivre leurs études, et lorsqu’ils le font le taux de sortie sans diplôme est élevé.ETUDSUPCSP201718

Pour évaluer cette érosion nous retenons les données publiées par le Ministère de l’Education nationale dans Repères et références statistiques. Elles permettent une comparaison à partir de catégories identiques de l’entrée en sixième à la fin des études supérieures. (pas de données pour le primaire)

Une hiérarchie sociale

La composition sociale des effectifs étudiants fréquentant les formations supérieures n’est dans aucun cas similaire à celle de la population des 18 – 24 ans. A l’exception des sections de techniciens supérieurs et des écoles de la santé et du social, les groupes favorisés sont toujours proportionnellement plus nombreux que dans la population générale. L’érosion sociale est d’autant plus forte que la sélection est importante et la réputation élevée. A ce niveau de formation comme dès l’école primaire, l’utilisation de l’argument du mérite comme justification mérite réflexion. Il s’agit d’une reproduction sociale visant à ce que les enfants des groupes les plus favorisés aient l’accès aux formations les plus valorisées donnant accès aux fonctions dominantes TEXTE A REPRENDRE ET COMPLETER+LIEN VERS UNE PAGE DE DEBAT DE LA NOTION DE MERITE.

Dans les formations élitistes une sociologie inversée

La population des 11-15 ans correspond aux élèves du collège est la référence la plus proche de la composition sociale de l’ensemble de la population, même s’il existe un biais pour le collège on retient l’ensemble des élèves, pour le supérieur on ne retient que les étudiants de nationalité française. Ce biais ne suffit pas à expliquer une inversion de la composition sociale de population. ETUDSUPINVERSSOCIALE.pngLa part des enfants d’ouvriers est divisée par deux, celle des enfants de cadres supérieurs augmente de 75% en moyenne. Entre lale collège et les  écoles de commerce et de gestion le nombre d’enfants de cadres pour un enfant d’ouvrier passe de 0,7 à 12; à dans les ENS c’est 20.

Une fracture entre disciplines à l’intérieur des universités

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commentaire à faire

Possibilité de faire une comparaison des origines sociales des étudiants de quelques université ou quelques disciplines pour 2014-2015

Une fracture sociale qui n’est pas nouvelle

La sélection sociale à l’entrée dans le supérieure n’est pas nouvelle dans le chapitre  Scolarisation et taille des villes de Claude Régnier dans XXXX le constat était déjà établi à partir du recensement général de 1962. POPETUDPOPACTIV62NPDCSi l’on effectue les mêmes regroupements que le Ministère de l’Education nationale aujourd’hui, l’écart entre population active et population étudiante montre la réduction des deux tiers de la part des enfants d’ouvriers et la multiplication par huit de celles des enfants de cadres et de membres des professions libérales.

Cette sélection sociale se manifestait aussi dans la différence de composition du recrutement des différentes facultés de l’époque.

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En 1962, la proportion de bacheliers dans une classe d’âge dépassait à peine XX %.

Les enfants des groupes  favorisés de la population active qui contribuaient à moins de 30% de l’ensemble, fournissaient 70% des étudiants de médecine et 90% de ceux de pharmacie.

 

 

 

Mise en ligne : 10 Mai 2019

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