Les formations professionnelles ou par alternance sont depuis très longtemps considérées par nombre de personnes comme des formations auxquelles on accède par défaut lorsque l’on ne peut intégrer les secondes technologiques ou générales. Ces représentations n’ont pas évolué jusqu’au développement de l’alternance dans les formations de niveau IV puis III et II. Dans les années 1970, la préparation à l’apprentissage dans les CPPN et CPA était considérée comme une voie de garage ou d’attente avant ce que l’on appelait pudiquement l’entrée dans la vie active et qui souvent était le chômage… Le terme formation professionnelle est encore peu utilisé pour la dénomination de nombre de formations supérieures ayant pourtant parmi leurs finalités la délivrance d’un diplôme permettant l’entrée dans la vie active du fait de la reconnaissance de compétences professionnelles. Ainsi de nombreuses formations supérieures, DUT, BTS, écoles d’ingénieurs, écoles de la santé et du social, IUFM puis ESPÉ et maintenant INSPÉ, mais aussi UFR de Médecine, Pharmacie, écoles vétérinaires, écoles d’architectures ne revendiquent pas d’assurer une formation professionnelle alors que l’essentiel des formations qui y sont dispensées conduisent principalement à des diplômes et des concours permettant l’obtention d’un titre professionnel. L’appellation « licence professionnelle » a subi la même dévalorisation, les masters un peu moins. L’éventail des formations professionnalisantes est devenu beaucoup plus large que par le passé, du CAP ou BEP jusqu’aux diplômes d’Ingénieur et aux doctorats… Même si les diplômés de ces formations se refusent pour une part à se considérer comme suivant une formation professionnelle, de fait ils le font. De même une partie des étudiants de droit rejoignent après la licence les masters spécialisés pour devenir notaire, avocat… les IAE préparent les futurs cadres des entreprises.
Ainsi aux environs de seulement 40% des jeunes en formation après le baccalauréat suivent des formations non directement profes-sionnalisantes. Et une partie de ceux qui suivent une licence générale ou un master 1, le font en vue d’intégrer une formation profes-sionnelle, ne serait-ce que celles conduisant aux concours de l’enseignement, des administrations (ministères et collectivités territoriales) ou à des masters professionnels. L’institution de masters indifférenciés réduit désormais la visibilité des parcours de formation à dimension professionnelle.
Ces formations technologiques ont, comme le présente l’ONISEP, un objectif affirmé de « professionnalisation », elles ont été créées pour donner un accès à l’enseignement supérieur aux bacheliers technologiques, dans les années qui ont suivi l’ouverture des sections technologiques dans les lycées. Ce sont des formations à effectifs contraints, la croissance résulte donc de l’augmentation des capacités d’accueil et de la diversification des sections.