En 50 ans, une faible croissance du nombre d’établissements malgré la généralisation des études secondaires
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Alors que le nombre d’élèves fréquentant une classe du second degré est passé de 3,16 millions en 1960 à 5,676 millions en 2020 (+56%), le nombre total d’établissements du second degré a cru seulement de 8,5% (de 10 490 à 11 372). La faible progression du nombre total s’explique par une redistribution des établissements entre secteur public et secteur privé. Le nombre d’établissements privé baisse de 30% du fait notamment de la fermeture ou du regroupement de lycées généraux ou professionnels à petits effectifs, alors que celui des établissements publics augmente de 40% en raison de la généralisation du passage en sixième entre 1962 et 1972 qui nécessite la construction de nombreux collèges jusqu’au début des années 1980.
En 2017-2018, l’offre scolaire d’enseignement secondaire non-agricole était constituée par environ 11 500 collèges et lycées publics et privés implantés dans environ 3900 communes, soit un peu plus de 10% de celles-ci. Les établissements privés représentent près du tiers de l’ensemble alors qu’ils scolarisent moins du quart des élèves du secondaire (21,18%) : cela découle d’une capacité d’accueil moyenne
inférieure à celle des établissements publics. Alors que l’Éducation nationale a mis en place une politique de regroupement des lycées, par la création de lycées polyvalents disposant de sections générales, technologiques et professionnelles, ou de lycées des métiers qui réunissent sections technologiques et professionnelles, les établissements privés continuent, notamment pour des raisons de financement, d’être administrativement individualisés. Pour autant, ils peuvent regrouper, sous un même nom et dans des locaux contigus, des classes allant de la maternelle ou la sixième à la terminale. Les établissements publics sont implantés le plus souvent en fonction de la population scolarisable de leur aire de recrutement, ou de l’existence de contraintes topographiques (insularité, enclavement…). Les particularismes locaux (culturels, historiques, économiques) interviennent également.
La répartition spatiale de l’offre d’enseignement secondaire correspond pour l’essentiel à une double hiérarchie reflétant d’une part le poids démographique des villes d’implantation et d’autre part leur statut de préfecture ou de sous-préfecture (cf décret napoléonien). Les communes urbaines dans lesquels résident plus de 25 000 jeunes de moins de 19 ans sont toutes équipées puisque la population des 14-18 ans y est suffisante pour justifier la présence d’au moins un lycée. Pour les communes moins peuplées, le poids démographique n’est plus le seul facteur, proximité et éloignement des établissements urbains entre en ligne de compte. Ainsi de petites villes de département peu peuplés peuvent disposer d’un lycée alors que d’autres plus peuplées, mais situées à la périphérie des grandes agglomérations, peuvent en être dépourvues. Par exemple dans certains départements du Massif central, des communes de moins de 5000 habitants disposent à la fois d’un lycée technologique public et d’un lycée technologique privé.
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Mise en ligne le 20/05/2019 Mises à jour : 11/01/2020 – 05/08/2021