L’enseignement adapté du second degré

L’enseignement adapté a été développé en même temps que la généralisation du passage dans l’enseignement secondaire. Il constituait une réponse aux difficultés rencontrées par des élèves qui n’arrivaient pas à suivre les enseignements du collège, y compris ceux de la filière pratique, en WD1586EFFECTIFSSERGPAEREA.pngraison de difficultés intellectuelles ou cognitives. Dans les faits, une fois les sections spécialisées créées avec des capacités d’accueil de 48 ou 96 élèves, les classes ont le plus souvent été remplies, non seule-ment par des élèves ayant ces difficultés mais aussi par des enfants démunis  socio-culturellement. Créées en 1967, lors de l’unification des collèges, les Sections d’enseignement spécialisée ont été transformées en SEGPA en 1989. L’un de leur seul débouché est l’établissement régional d’enseignement adapté, qui se transforme désormais en lycée d’enseignement  adapté.

Entre adaptation et ségrégation : les SEGPA

Si l’intégration dans des classes ordinaires des élèves affectés d’un handicap physique ou en situation de grave échec scolaire est un objectif à l’école élémentaire, elle reste rare et difficile au collège. Les élèves ayant un léger handicap mental peuvent entrer dans les Sections d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA), après l’avis favorable d’une commission départementale. Ils étaient 104 000 en 2009 et juste un peu plus de 81 000 à la rentrée 2017. Les fermetures découlent à la fois d’une nouvelle approche des difficultés scolaires (création des ULIS, école inclusive) et de la volonté  de réduire le nombre de postes en ne remplaçant pas les instituteurs spécialisés qui partent à  la retraite. Dans ces sections l’effectif d’une classe est limité à 12 élèves.

L’enseignement adapté du second degré – dispositif bien plus ancien que celui de l’éducation  prioritaire – produit de fait une ségrégation scolaire : locaux séparés du reste du collège, poursuite d’études limitée à l’enseignement professionnel pour des élèves très souvent issus de familles défavorisées… Les SEGPA sont logiquement plus nombreuses en périphérie des grandes agglomérations ou dans les DOM, là où une partie de la population est déshéritée. À l’inverse, elles sont moins présentes dans les académies où l’enseignement privé est mieux implanté (régions du grand Ouest et du Sud-Ouest) et où l’engagement des parents dans le fonctionnement de l’école est plus fréquent.

Des dispositifs complémentaires, Unités pédagogiques d’intégration (UPI) et classes-relais, accueillent environ 11 000 élèves en grande difficulté scolaire, le plus souvent à cause de troubles cognitifs.

Les EREA, une apparence de lycée (LEA).

Les EREA ont été institués à la suite des lois de décentralisation de juillet 1983, leur fonctionnement a été précisé en 1985 (décret 85-24 : 30/08/1985). En 1995, un nouveau texte stipule que les EREA sont appelés à devenir progressivement des Lycées d’Enseignement Adapté (LEA), mais le décret d’application n’est pas promulgué. Malgré leur statut d’établissement de second cycle seulement un EREA sur 6 n’assure aucune formation de premier cycle. Si les élèves suivent une formation de second cycle et se revendiquent comme lycéens (Rapport IGE 2013), les établissements n’ont pas la forme administrative correspondante « ils sont à la fois une SEGPA sans collège ni principal, un LP sans proviseur et réduit au CAP […dirigés…] par un enseignant du premier degré. La majorité des élèves y sont internes. Le terme LEA n’est pas repris dans les états statistiques de la DEPP qui conserve EREA. Leur nombre qui a été stable à 80 jusqu’en 2010 décroît depuis, il est de 78 à la rentrée 2019.

Les ULIS (Unités Locales d’Insertion Scolaire)

De création plus récente que les SEGPA et les EREA, les ULIS accueillent des élèves présentant des « troubles » (terme utilisé par le ministère http://eduscol.education.fr/cid53163/les-unites-localisees-pour-l-inclusion-scolaire-ulis.html) dont l’importance ne permet pas la scolarisation dans les classes ordinaires et nécessitent la mise en place d’un projet personnalisé de scolarisation. Les difficultés peuvent être d’origines cognitives ou mentales, sensorielles et éventuellement cumulées. La scolarisation dans ce type d’unité résulte d’une décision des commissions des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH)

WD1586ULIS2017

Les ULIS accueillaient un peu plus de 38 000 élèves à la rentrée 2017,  très majoritairement dans des établis-sements publics (88,6%). Ces élèves fréquentent principalement les classes de premier  cycle (34 000) secondairement de lycée professionnel (4 400) et très marginalement des lycées d’enseignement général ou technologique (168 soit 0,4%). Les ULIS permettent le maintien en situation scolaire de ces jeunes, mais à peine un peu plus d’un sur dix  accède ultérieurement à une formation de second cycle.

Les données relatives aux nombre d’élèves fréquentant les  EREA ne sont plus insérées dans Repères et Références Statistiques depuis l’édition 2017, le dernier rapport de l’IGE date de 2013.

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Mise en ligne : 10 Mai 2019, Mise à jour 06/01/2020