Depuis la fin des années 1960, la mixité est devenue la règle dans le système éducatif français. Aucune orientation ou sélection ne peut être opérée réglementairement en fonction du genre. Néanmoins, en dépit de meilleurs résultats dans l’ensemble des formations, on constate que les filles accèdent en moindre proportion que les garçons aux formations réputées ou prestigieuses. En 2016-2017, elles restent minoritaires dans les terminales S (47,4%) et sont encore moins nombreuses (27,1%) dans les écoles d’ingénieurs. À l’inverse elles restent majoritaires dans les formations littéraires (69,6%) ou artistiques. L’action de l’école en faveur de l’égalité ne suffit pas a faire évoluer la répartition des tâches, des fonctions et des responsabilités selon le genre, aussi bien dans la famille que dans les entreprises, voire même dans toutes les fonctions publiques.
Dès l’école maternelle, il y a plus de garçons en difficulté scolaire que de filles
Le genre est une des variables explicatives de la difficulté scolaire, à l’école primaire et particulièrement dans les classes accueillant les élèves en grande difficulté, les filles y sont proportionnellement moins nombreuses que les garçons.
Le retard signe de grande difficulté est légèrement moins fréquent chez les filles que chez les garçons. L’augmentation enregistrée au fil des classes ne signifie pas automati-quement un accroissement du nombre d’élèves en difficulté, mais la présence à ce niveau d’élèves ayant rencontré à un moment des difficultés ayant entraîné un redoublement. En déduire que la proportion d’élèves en difficulté augmente reviendrait à constater que le redoublement ne sert à rien.
Alors qu’entre la 6° et la 3° la part des filles dans l’effectif total est légèrement infé-rieure à celle des garçons, du fait de la légère surnatalité masculine, on constate une sous-représentation des filles dans les groupes qui ne sont pas à l’heure (à l’âge normal). Elle est légère pour le groupe des élèves en « avance » et beaucoup plus prononcée dans celui des élèves en retard et en grand retard. Cet écart est plus appuyé dans les établis-sements du privé que dans ceux du public. De même, quelle que soit l’origine sociale des élèves de sixième, la proportion de filles en retard est toujours inférieure à celle des garçons.
La féminisation des formations secondaires littéraires ou tertiaires
L’orientation de fin de 3ème conduit proportionnellement plus de filles dans les classes de seconde générale ou technologique et plus de garçons dans classes de seconde profes-sionnelle. Cela tient à la fois aux meilleurs résultats des filles et à leur plus grand intérêt pour les études générales.
La féminisation des classes de seconde est particulièrement forte dans tous les départements d’outre-mer ainsi que dans la France métropolitaine rurale, là où il est plus facile pour les garçons de trouver du travail avec un diplôme professionnel (Vendée, Manche). Toutefois une plus forte présence des filles en section professionnelle s’observe là où les filières tertiaires sont majoritaires, elles représentent en effet 66,6% des élèves des filières des services en baccalauréat professionnel, contre environ 12% dans celles de la production (RERS-2018 p.99)
La part des filles dans les formations professionnelles n’est pas identique dans le privé et le public. Dans ce dernier, la part des filles, à l’exception des formations rares de Niveau IV et V, est toujours inférieure à celle des garçons, alors que dans le privé la présence des filles dans les différents niveaux de formation est presque toujours proche de la moitié, excepté dans les formations à effectifs réduits (CAP en 1 an, Mentions complémentaires et Niveaux V et IV hors baccalauréat professionnel).
Une présence inégale dans l’enseignement supérieur
Les filles sont majoritaires dans les plupart des disciplines présentes dans les universités à l’exception des sciences et des STAPS. En sciences elles sont proportionnellement moins nombreuses dans les filières courtes à recrutement sélectif (STS et DUT) ainsi que dans les classes préparatoires et les écoles d’ingénieurs.
Leur contribution aux doctorats est toujours inférieure à leur présence dans les licences et les masters et ne dépasse 50% que dans trois domaines : agrono-mie et écologie, mé-decine et santé, scien-ces humaines et humanité.
De manière générale la part des filles en forma-tion est toujours légère-ment supérieure à celles des garçons, particuliè-rement entre 18 et 25 ans.
CPGE : une affaire de scientifiques ?
Mise en ligne : 10 Mai 2019 Dernière mise à jour le 22/11/2022