Des réussites inégales aux baccalauréats

Avant le milieu des années 1960, le baccalauréat général (littéraire ou scientifique) était l’expression d’un clivage dans la société française distinguant ceux qui avaient réussi leurs études des autres. A la suite de la création des baccalauréats technologiques (1966)  et professionnels (1981) la diversification des filières et la multiplication des séries a entraîné une augmentation du nombre de jeunes pouvant y accéder. La réforme du baccalauréat professionnel, faisant du BEP une étape vers le baccalauréat a renforcé le processus. Ce diplôme est devenu un indicateur de la massification scolaire.WD996BACHELIERS19592020

Les taux de réussite progressent d’année en année et sont de moins en moins discriminants, mais pour autant l’accès au baccalauréat ne s’est pas opéré de manière homogène, ni dans les groupes sociaux, ni dans l’espace. Les enfants d’ouvriers atteignent moins fréquemment ce niveau de diplôme que ceux des cadres et y parviennent plus souvent par les séries professionnelles et technologiques. Les réussissent proportionnellement un peu plus chaque année, quelle que soit leur origine sociale, mais l’écart entre les groupes favorisés et défavorisés ne se réduit que très lentement, alors que les résultats des enfants d’employés sont depuis 2008 inférieurs à ceux des enfants d’agriculteurs.

REUSSITEAUBACCALAUREATORIGINESSOCIALES20052017

Le baccalauréat : un indicateur régional ?

POISDEPTTOTBAC2017.png

Le bac général une affaire de grande ville ?

ECAGENJAUNE

 

Le baccalauréat général reste le baccalauréat nécessaire pour l’accès aux formations les plus sélectives, classes préparatoires en vue des écoles d’ingénieur, des écoles normales supérieures ou des filières recherchées des universités (médecine, pharmacie, droit, sciences politiques) ou des grandes écoles de commerce. Si ce n’est pour l’île de France ou la région Rhône-Alpes, l’idée d’une spécialisation régionale ne s’impose pccandigen17pas. Les bacheliers généraux sont plus souvent plus nombreux dans les départements dont le chef-lieu est doté d’un site universitaire. A l’inverse, dans les départements enclavés, démunis de formations sélectives (sud du Massif-central, Mayenne, Orne et Loir-et-Cher, Ardennes et Meuse), l’attrait pour les séries générales est moindre puisqu’elles nécessitent une scolarité en internat et des navettes hebdomadaires.

 

Le baccalauréat technologique:  à  la périphérie des métropoles régionalespccanditec

ECATECHJAUNE

Les treize départements dont les élèves choisissent  de manière plus forte les baccalauréats techno-logiques,  sont tous, à l’exception du Pas-de-Calais des départements peu peuplés, souvent en déclin démographique, plutôt ruraux ou d’Outremer.

 

L’on ne constate pas non plus d’homogénéité intra régionale, les quelques espaces qui s’indivi-dualisent (en rouge vif sur la carte) par une légère surreprésentation des séries technologiques forment une couronne autour des Yvelines et de Paris, et un arc des Pyrénées Orientales à la région lyonnaise, correspondant à l’implantation d’entreprises à forts besoins de techniciens.

Le baccalauréat professionnel, un diplôme recherché hors des métropoles régionales

ECAPROJAUNE

A la différence des deux autres filières, la filière professionnelle est surreprésentée à plus de 10% dans plus du tiers des départements, souvent des départements ruraux  ou d’outre-mer. Des départements dont la population active est moins diplômée. A l’exception de la Haute-Corse, les départements où les baccalauréats professionnels sont proportionnellement moins présents sont ceux des départements riches de l’île de France (Yvelines, Hauts de pcadmipro17Seine et Paris) ainsi que la Haute-Garonne et le Rhône, ceux dont la filière  technologique est plus recherchée. Il est à noter que l’engouement pour cette section n’est pas lié aux taux de réussite à l’examen, même si notamment dans le sud du Massif-Central , taux élevé de réussite se combine avec plus forte fréquentation des lycées professionnels. Pour une large part cela tient à la répartition de l’offre, à la différence des séries générales l’accès aux séries professionnelles est soumis à sélection.

Des différences plus locales que régionales

Pour l’ensemble des filières il n’apparaît pas de spécialisations régionales marquées, encore moins pour les nouvelles grandes régions que pour les régions dans leur découpage d’avant 2015. Comme en beaucoup de matières le choix de la série du baccalauréat traduit plus la répartition dans l’espace des activités économiques et des groupes sociaux que d’autres éléments.

Mise en ligne : 10 Mai 2019                                    Dernière mise à jour  :26/08/2020

Palmarès des lycées et réussite au baccalauréat : et si on oubliait d’évaluer ce qui importe ?

Le poids des origines sociales dans la réussite au baccalauréat

Diplômes et reproduction sociale en Europe

Table des matières   Retour à l’accueil