Une connaissance précise limitée aux états développés
Les données disponibles pour analyser la scolarisation dans le monde restent très incomplètes, près de la moitié des états affiliés à l’UNESCO, 110 sur 239, ne sont pas en mesure de fournir un décompte du nombre de jeunes scolarisés. La population des états pour lesquels on dispose des données représente environ les deux-tiers de la population mondiale. Ceux pour lesquels l’information fait défaut sont, à l’exception de la Chine, majoritairement des micro-états (certains dont l’indépendance n’est pas reconnue ou contestée par un état membre de l’ONU), des pays en situation de guerre ou parmi les pays les moins avancés. Dans la plupart des cas l’absence de données statistiques est liée à une faible scolarisation. A partir des données fournies par les 129 autres états on constate que les écarts de scolarisation restent importants. La non scolarisation est particu-lièrement forte au Libéria (62%) à Djibouti (48%) et au Soudan(40%). A l’opposé dans 43 états plus de 98% des enfants reçoivent une formation élémentaire. Ceci dit certains pays n’assurent qu’un enseignement à temps partiel pour une partie des élèves ou considèrent que l’inscription suffit à prouver la scolarisation. Ces données sont donc à considérer avec prudence, elles permettent d’avoir une vue d’ensemble des écarts en matière de scolarisation.
Les taux calculés par l’UNESCO pour les regroupements régionaux montrent un écart net entre les grands ensembles continentaux. Les régions insulaires d’une part, les pays arabes d’autre part ont deux à quatre fois plus en moyenne de jeunes non-scolarisés. Dans les pays ainsi regroupés, le poids des cultures traditionnelles tient à distance de l’école entre un dixième et un cinquième des enfants. D’autres facteurs interviennent également pour faciliter ou entraver le scolarisation sur des bases économiques. Le taux de non-scolarisation est inversement proportionnel à la richesse des états, avec un écart moyen de 1 à 7. Entre le Libéria, qui scolarise le moins parmi les pays publiant leurs données, et l’Irlande l’écart est de 1 à 2100. Il est sans doute encore plus considérable avec certains états.
Des inégalités découlant des législations nationales
Des scolarités obligatoires de durées très inégales selon les pays. Identiques à celles des pays développés dans la plupart des états de l’Afrique septentrionale et occidentale, inférieure de moitié au En Mauritanie au Zaïre et inexistante au Yémen, Mozambique et Namibie.
Ce cadre légal n’est pas totalement respecté dans certaines sociétés les filles sont peu scolarisées, lorsqu’elles le sont c’est souvent de manière moins régulière que les garçons.
Une persistance de la non scolarisation dans de nombreux pays
Les écarts sont contrastés à l’intérieur des continents, particulière-ment en Afrique. Dans quelques états (Algérie, Tunisie, Égypte, Afrique du Sud) la scolarisation s’effectue dans une proportion aussi élevée que dans les pays les plus développés. Dans d’au-tres la non-scolarisation est subie par au moins un cinquième des jeunes alors que part les jeunes scolarisés souvent ne le sont qu’à mi-temps. Au Soudan la proportion d’enfants non scolarisés était proche de la moitié en 2016.
Une persistance des inégalités au détriment des filles
Les inégalités sont particulièrement marquées pour l’accès aux études dans les pays les moins riches, plus du tiers des jeunes n’accèdent pas aux formations secondaires. Notons que dans les pays développés l’abandon des études par les garçons reste légèrement plus élevé que pour les filles mais est toujours inférieur à 5%. La non scolarisation est particulièrement forte dans l’Afrique intertropicale, ainsi que sur la côte orientale du continent, qui regroupe les états les plus instables et les plus pauvres.
Le financement de l’éducation dans le Monde
Mise en ligne : le 20/12/2019
Mise en ligne : 11/05/ 2019