L’évaluation de la reproduction sociale n’est le plus souvent qu’une observation à un moment précis dans la mesure où les personnes peuvent changer de position sociale au cours de leur vie active, que ce changement correspondent à une amélioration par promotion professionnelle, par reconversion ou à une détérioration à la suite de difficultés personnelles (maladie, handicap, séparation) ou professionnelles (déclassement, faillite…). L’OCDE a procédé à une étude comparant les diplômes acquis par les 25-64 ans avec ceux de leurs parents, ce qui ne suffit pas à caractériser les positions sociales puisque un certain nombre de personnes peuvent exercer des professions en décalage avec leur niveau de diplôme. Faute de meilleur indicateur et compte-tenu du nombre réduit d’états pour lesquels la situation a été observée on évitera les généralisations et l’on limitera les constats.
Parmi les 15 états européens participant à l’enquête PIAAC de l’OCDE, seule, la Finlande assure à plus de la moitié de la population l’obtention d’un diplôme de niveau plus élevé que celui de leurs parents. Quelques états, la Pologne, l’Italie et la France s’en approchent, alors que dans 3 états la Tchécoslovaquie, l’Allemagne et l’Autriche moins d’un tiers de la population est dans ce cas. Ce seul indicateur ne suffit pas à évaluer les possibilités de mobilité sociale, il faut également prendre en compte la part de ceux qui se retrouvent dans la même situation que leur parents.
Dans l’ensemble des états 80% au minimum de la population des 25-64 ans est dans une situation identique ou plus favorable que celle de leurs parents. Les mobilités intergénérationnelles favorables sont toujours majoritairement plus nom-breuses que les déclasse-ments qui n’affectent jamais plus d’un cinquième de la population, mais s’en approchent parfois, comme en Allemagne et en Suède (18%), ou en Autriche, Danemark et Espagne (16%). Dans certains pays la mobilité inter-générationelle est faible et majoritairement positive, alors que dans d’autres elle est plus
forte. Dans toute l’Europe on constate donc une mobilité ascendante plus fréquente que le déclassement, ce qui reflète l’évolution des systèmes éducatifs nationaux et la prolongation progressive de la durée des études tant par l’allongement des scolarités obligatoires que par la demande sociale de formation.
Une progression rapide du niveau de diplôme chez les jeunes adultes
La part des diplômés du supérieur a augmenté dans tous les pays de l’Union européenne, de plus de 25% dans 24 des 28 états, de plus de 50% dans 13 et a plus que doublé dans 6 d’entre eux. Les progressions les plus fortes ont été réalisées dans les pays où le taux était le plus faible en 2002. La proportion de 40% de diplômés du supérieur est atteinte dans 12 pays.
Source : Enquête PIAAC 2012 de l’OCDE.
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Mise en ligne : 10 Mai 2019 Mise à jour 20/12/2019 Dernière modification : 10/01/2020
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